Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste la loi Lagarde ?
Christophe Boiche : C'est le 1er juillet 2010 que la loi Lagarde a été publiée. Il s'agissait en fait d'un rappel de la situation existante, à savoir que le client est libre de choisir son assurance emprunteur. Le code de commerce édictait en effet qu'il est interdit de faire de la vente liée, les banques ne pouvaient donc pas imposer leurs garanties. Toutefois, la loi Lagarde a précisé que le contrat d'assurance emprunteur individuel doit être équivalent à celui proposé par la banque.
JGMI :
Quelles ont été les conséquences sur le marché de l'assurance emprunteur ?
CB : Nous nous attendions tous à un ras-de-marée vers les assurances emprunteurs individuelles, mais ça n'a pas vraiment été le cas. Le taux de délégation d'assurance est plutôt constant depuis 2 ans. Il faut tout de même noter qu'au moins un Français sur trois ignore qu'il peut souscrire son assurance emprunteur ailleurs qu'auprès de sa banque. Toutefois de nouvelles compagnies d'assurance sont arrivées sur le marché, ce qui a permis aux assurances individuelles d'augmenter. L'autre avantage, c'est que le marché s'est diversifié. Les tarifications sont désormais plus segmentées, ce qui démontre une volonté d'adapter les tarifs, par exemple vis-à-vis des jeunes emprunteurs.
JGMI :
Les produits d'assurance eux-mêmes ont-ils évolué depuis la loi Lagarde ?
CB : Avant la loi Lagarde, la compétitivité se situait principalement au niveau des tarifs, mais depuis, il y a la notion d'équivalence en terme de garantie. On trouve donc aujourd'hui sur le marché des produits tout aussi couvrant, voire plus, que les assurances de groupes bancaires. Les distributeurs d'assurance ont changé et donc leur produit aussi. Aujourd'hui, le client est plus central, il y a donc une meilleure prise en compte.
JGMI :
Avec une offre aussi variée, comment choisir son assurance emprunteur ?
CB : Tous les contrats d'assurance ont leurs avantages et leurs inconvénients. Par exemple une assurance emprunteur de groupe est plus simple à souscrire. La sélection médicale y est aussi plus facile du fait de la notion de groupe. Côté assurance individuelle, c'est évidemment plus complexe, mais il y a plus de choix, les garanties sont plus adaptées à chaque situation, l'adaptabilité est donc meilleure et les tarifs plus affinés. Cela dépend donc de la situation de chacun, de la profession... Dans tous les cas, le mieux est d'être conseillé par un tiers à la banque. Il faut aussi savoir anticiper, car l'assurance a un coût qui entre dans le coût global du crédit. Pensez donc à faire faire un devis détaillé.
Pour en savoir plus : Loi Lagarde
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