Pourriez-vous faire un état des lieux de l'année écoulée en matière de crédits immobiliers ?
Sandrine Allonier : L'année 2012 est divisée en deux temps en ce qui concerne les crédits immobiliers. Tout d'abord, le premier semestre a été très difficile. Le marché des emprunts immobiliers a été touché par de vrais coups de frein, dus à une crainte du contexte économique, mais aussi à un attentisme électoral. On parle souvent de cette tendance des particuliers à l'attentisme en période électorale, mais je ne pensais pas qu'elle pouvait être aussi marquée. Nous avons enregistré une baisse de 25 % des dossiers qui se concrétisent en un achat. Pourtant, le nombre de personnes qui cherchaient un crédit avait augmenté. À partir du mois de juin, nous avons noté une évolution positive. C'est l'effet de rattrapage.
JGMI :
Comment cette seconde période s'est-elle manifestée ?
SA : En réaction à la baisse de la demande, les banques ont baissé leurs taux. Ce mouvement s'est accéléré en juillet et août, notamment du fait de la baisse de l'OAT. Pour les banques, la concurrence est importante, elles ont donc poursuivi le mouvement au dernier trimestre, afin de conquérir de nouveaux clients. À la fin 2012, on enregistrait des taux historiquement bas, avec des baisses de 0,5 à 0,8 %.
JGMI :
Cette situation a-t-elle entrainé une hausse de la demande ?
SA : Dès le mois de septembre, nous avons remarqué un effet d'aubaine. C'est-à-dire que certains emprunteurs, n'ayant pas forcément de projet, ont profité de la situation favorable pour emprunté. La demande a donc subi une forte hausse en octobre. L'année 2012 s'est achevée avec une hausse de la demande d'environ 10 % par rapport à l'an dernier. La hausse globale est de 8,7 % en 2012, les demandes de crédits ont augmenté de 2 % et les renégociations de 111 %. Par contre, il y a une nette différence de maturité des projets. Le nombre de dossiers confirmés et concrétisés à diminué de 8 %.
JGMI :
Comment s'annonce l'année 2013 ?
SA : Nous avons déjà reçu quelques barèmes de taux. Pour l'instant, la tendance est toujours à la baisse. Mais nous sommes aujourd'hui quasiment à des taux plancher. Le taux moyen peut encore baisser, mais le potentiel est limité. Pour autant, l'OAT est toujours très bas, nous restons donc confiants, à plus forte raison sachant que les banques ont besoin de se recapitaliser. Nous ne voyons donc pas de remontée dans l'immédiat, et lorsqu'elle débutera, elle sera progressive.
JGMI :
Comment préparer son projet immobilier dans la conjoncture actuelle ?
SA : Aujourd'hui, il faut surtout s'axer sur le prix du bien et sa qualité. Assurez-vous qu'il ne se dépréciera pas. Le conditions devraient rester favorables en ce début 2013, ne vous pressez donc pas trop. Vous pouvez aussi surfer sur la vague de renégociations actuelle. Mais là, impossible de savoir combien de temps ce mouvement va durer.
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