Développement du mal-logement
Le premier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement était publié il y a 17 ans. Depuis, la situation a beaucoup évolué selon la Fondation, mais dans le mauvais sens. En effet, le rapport fait état d'une nette aggravation du phénomène, en seulement une dizaine d'année, la crise économique ayant encore accentué le problème.
Selon le rapport, le mal-logement s'est « développé et profondément enraciné ». Et dans le contexte actuel, déjà propice à l'incertitude et à la précarité, le logement doit être un refuge, car selon la Fondation, il a un rôle d'ancrage social et de protection.
Le rapport indique d'ailleurs que 3 français sur 4 estiment qu'il est aujourd'hui difficile de se loger. Ce chiffre atteint le record de 9 personnes sur 10 en Ile-de-France où la situation est encore plus exacerbée.
Les nouveaux visages du mal-logement
Le rapport insiste sur le fait que la situation touche aujourd'hui une population plus large. Contrairement à la génération précédente, mal-logement ne signifie plus uniquement personne sans domicile fixe.
En effet, le mal-logement s'est diversifié est concerne désormais aussi les personnes :
- confrontées à un coût du logement de plus en plus élevé,
- menacées d'expulsion,
- devant faire des arbitrages difficiles dans leur budget pour conserver leur logement...
Autrement dit, pour les plus vulnérables, la situation s'est aggravée et même enracinée. Et d'autre part, « le périmètre du mal-logement s'élargit aux salariés modestes et aux couches intermédiaires ».
La Fondation estime à 3,6 millions le nombre de personnes non ou mal logées. En intégrant à ce chiffre les personnes subissant une « situation de fragilité de logement », on atteint alors les 10 millions.
La pression du logement
Le logement devient une préoccupation de plus en plus pesante. Et pour cause, l'accès au logement devient de plus en plus complexe, les règles marchandes s'imposant à 4 foyers sur 5. 80 % du marché est détenu par des particuliers, qui exigent les meilleures garanties. Le rapport estime que pour accéder au logement, les personnes doivent parfois accepter « des situations intolérables » :
- surpeuplement,
- réduction des dépenses d'énergie,
- confort dégradé..
Face à ce constat, la Fondation Abbé Pierre en appelle aux pouvoirs publics afin que le logement deviennent une priorité nationale et ainsi pouvoir inverser la situation.
Pour en savoir plus :
Fondation Abbé Pierre