Quelle a été la tendance générale sur le marché de l'immobilier français en 2011 ?
Sandrine Allonier : L'année 2011 a été marquée par deux choses. Tout d'abord la remontée des taux à la fin de 2010 et début 2011. De janvier à juillet, on a observé une hausse de plus 0,6 %. Depuis, cette augmentation s'est stabilisée, particulièrement cet été. On observe même quelques baisses aujourd'hui. Pour les prêts sur 20 ans, en janvier les taux moyens étaient à 3,75 %, 4,30 % en juillet et 4,26 % aujourd'hui. La hausse la plus forte a bien eu lieu au début 2011, mais finalement, l'augmentation est moins importante que ce que nous avions prévu.
L'autre point important de 2011 ce sont les réformes, plus particulièrement au deuxième semestre : recentrage du PTZ +, réforme de Scellier, du régime sur les plus-values immobilières.
JGMI :
Le bilan de 2011 est-il donc plutôt positif ou négatif ?
SA : L'année 2011 est en moyenne moins bonne que 2010. Les transactions ont baissé, passant à 630 000 contre 710 000. Mais pour les particuliers la situation reste avantageuse, en effet, en 2008 les taux étaient à 5,30 % en moyenne. Pour les locataires qui ont des revenus et un bon dossier, cela vaut vraiment le coup de devenir propriétaire, même malgré la crise. L'immobilier reste une valeur refuge, alors que le CAC lui a beaucoup perdu.
JGMI :
Que prévoyez-vous pour le marché de l'immobilier en 2012 ?
SA : 2012 sera une année pleine d'incertitudes, notamment à cause du contexte économique. Cela peut donc jouer sur l'évolution des taux. Par exemple, si la France perd son triple A, le taux OAT 10 ans peut augmenter entrainant avec lui les taux des prêts immobiliers. On s'attend d'ailleurs à une hausse modérée pour ce début d'année. D'autre part, l'arrêt du PTZ + dans l'ancien va perturber le marché. La demande va baisser et les prix devraient suivre.
JGMI :
Quels conseils pourriez-vous donner aux acquéreurs potentiels pour 2012 ?
SA : Tout d'abord, faites le tour des banques. Il peut y avoir des écarts importants, jusqu'à 0,70 %, entre les banques. Cela s'explique par le fait que certains veulent conquérir de nouveaux client, alors que d'autres préfèrent augmenter leurs marges.
De plus, les banques sont aujourd'hui plus prudentes, il est donc indispensable de bien préparer son dossier et d'avoir un apport d'au moins 20 % du prix du bien, une situation professionnelle stable et pas d'autre crédit. Enfin, il faut bien choisir son bien. Les premiers qui vont voir leur prix baisser sont ceux de moindre qualité. Choisir un bien de qualité permet donc qu'il ne perde pas de sa valeur.
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