L'analyse du RTE
Comme chaque année, le Réseau de transport d'électricité publie une analyse dans laquelle il prévoit les conditions d'approvisionnement en électricité en France continentale pour l'hiver à venir. Pour la période froide 2011-2012, le bilan n'est pas alarmant au premier abord, puisque RTE précise que le risque de rupture d'approvisionnement est modéré, et même comparable à celui de l'an dernier.
Toutefois, plusieurs facteurs pourraient bien augmenter ce risque de coupures de courant. En effet, RTE précise qu'en novembre et décembre des opérations de maintenance sont prévus sur des dispositifs de production d'électricité, si bien qu'il pourrait être nécessaire de recourir à des importations. Toutefois, le taux d'importation serait modéré selon ces prévisions. De janvier à mars, la situation reviendra à la normale.
Autre élément pouvant accroitre le risque de rupture : le grand froid. Si la température descend au-delà de 6 à 8 °C sous les normales saisonnières de manière durable, le recours à des importations plus importantes sera indispensable. De même, si les moyens de production sont réduits de manière plus durable, les importations devront être augmentées.
Or, l'Allemagne, l'un des pays voisins exportateurs, arrête 8 de ses groupes nucléaires. Cette nouvelle situation engendre un saturation sur le réseau allemand, plus particulièrement sur l'axe nord-sud, cette situation pourrait poser des problèmes d'approvisionnement. Mais, RTE et ses homologues européens pour anticiper au maximum cette nouvelle donne et éviter les conséquences sur l'équilibre entre l'offre et la demande.
Enfin, RTE souligne le fait que ces risques sont accentués par la hausse de la consommation d'électricité, un pic de 86 800 MW pourrait même être atteint début janvier. En effet, en période de difficulté d'approvisionnement, une demande trop importante ne fait qu'accentuer le risque de coupures de courant.
Les mesures pour limiter le risque
Dans son rapport, RTE rappelle que des mesures sont prises pour anticiper d'éventuelles situations à risque. En effet, une concertation avec les réseaux de transport voisins est d'ores et déjà en place, afin de pouvoir prendre des décisions communes et adaptée afin de faire face à des problèmes d'approvisionnement dus à des exportations plus faibles de l'Allemagne. Ainsi, en plus des importations, RTE prévoit d'avoir recours cet hiver au système de l'effacement de consommation.
D'autre part, RTE a affiné son analyse prévisionnelle en intégrant les niveaux de consommation matinaux, en plus des pics de 19 heures, ce qui permet de gérer les marges de sécurité à tout moment de la journée. L'analyse est ainsi plus fiable, plus précise.
EDF de son côté a lancé depuis quelques semaines son plan hiver. Des équipes sont mobilisées, ainsi que des moyens de production supplémentaires (nucléaire, hydraulique et thermique).
En outre, EDF n'oublie pas que tous les consommateurs ont un rôle à jouer, et nous incite ainsi à adopter les bons gestes pour réduire notre consommation :
- dégivrer son réfrigérateur et congélateur, car 4 cm de givre suffisent à multiplier par deux la consommation de ces appareils,
- ne pas laisser d'appareils en veille (environ 10 % d'énergie économisée),
- baisser d'un degré la température chez soi (7 % d'énergie économisée),
- utiliser des ampoules basse consommation qui sont quatre fois moins gourmandes que les classiques.
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