Une situation de crise
Se loger lorsqu'on est étudiant est loin d'être facile, encore plus lorsqu'on ne souhaite pas passer par le parc privé généraliste. En effet, les logements réservés aux étudiants sont encore trop rares compte tenu de la demande.
Selon les deux rapport de Jean-Paul Anciaux, publié en 2004 et en 2008, il faudrait :
- 5 000 constructions par an,
- 7 000 réhabilitations par an.
À l'heure actuelle, la France compte 340 000 logements pour 2,2 millions d'étudiants, dont 160 000 sont gérés par le CROUS.
Le loyer moyen est quant à lui de 515 € (709 € à Paris).
L'Observatoire de la vie étudiante (OVE) précise que :
- 1/3 des étudiants sont logés chez leurs parents,
- 33 % en logement non universitaire,
- 11 % en colocation,
- 10 % en résidence universitaire,
- 1 % en internat.
Ils sont 700 000 à toucher des aides au logement.
Remédier à la pénurie
Tel est le mot d'ordre de cette Conférence nationale sur le logement étudiant du 5 avril 2011.
Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, a d'ailleurs déclaré : «Nous avons aujourd'hui 340 000 logements spécialement dédiés aux étudiants. Notre objectif en 2020 est de doubler ce chiffre pour passer à 680 000».
Autrement dit, la ministre souhaite doubler le nombre de logements étudiants en 9 ans.
De son côté, Benoist Apparu, a avancé trois principales pistes :
- solvabiliser les étudiants et faire en sorte qu'ils puissent assumer un loyer,
- fluidiser les relations entre le propriétaire bailleur et le locataire étudiant,
- améliorer l'information et la protection juridique des locataires étudiants, considérés comme un public vulnérable.
De travail reste donc encore à faire aujourd'hui.
Les logements étudiants
Benoist Apparu a aussi évoqué une nécessité de diversifier l'offre de logements étudiants, au-delà du CROUS. Cette option est d'ailleurs exploré, avec pour l'instant peu de succès, depuis plusieurs années par le ministère de l'Enseignement supérieur.
Ainsi, des solutions « alternatives » sont mises en avant pour lutter contre la pénurie, dont par exemple :
- les anciennes casernes,
- les logements à la ferme, avec l'opération Campus vert,
- la colocation avec une personne âgée (Un toit pour deux générations ou Ensemble 2 générations par exemple),
- l'aménagement de conteneurs.
Aujourd'hui, c'est la piste des HLM qui est explorée. Jean-Paul Anciaux estime d'ailleurs qu'il y a 30 500 HLM disponibles pour les étudiants.
Depuis la loi Molle de mars 2009, les étudiants peuvent louer un logement en HLM, seul ou en colocation, vide ou meublé.
Pour en savoir plus :
Loi Molle du 25 mars 2009
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