Une enquête accablante
Suite à de nombreux témoignages de clients de marchands de listes, principalement des étudiants à la recherche d'un logement, l'UFC-Que Choisir a décidé de mener une enquête. Objectif, vérifier que les pratiques trompeuses dénoncées par les témoins sont bien répandues dans la profession.
L'association a ainsi mené une enquête dans 11 villes étudiantes, en simulant la recherche d'un logement. Bilan, les mauvaises pratiques sont très répandues.
Des abus manifestes
La première pratique illégale mise en avant par l'enquête est le fait que ces marchands de listes masquent le plus souvent leur activité réelle. Autrement dit, les marchands de listes dissimulent leur profession en se faisant passer pour des agents immobiliers, une pratique très répandue dans les annonces qu'ils diffusent ou par téléphone, voire parfois sur place. Par exemple, en appelant le prix de la liste, frais d'agence, il laisse à penser qu'il s'agit des honoraires à verser à un agent immobilier.
La pratique abusive et illégale la plus usitée est le paiement de la liste avant la remise du document. Une méthode proscrite par la loi, pourtant utilisée dans 89 % des cas. Ce paiement est d'autant plus abusif que le prix moyen d'une liste est de 200 € et va jusqu'à 450 € dans la capitale, sans aucune garantie quant au nombre d'annonces et encore moins sur le fait de trouver un logement.
À ce paiement avant remise s'ajoute le fait que les annonces contenues dans la liste ne tiennent le plus souvent pas compte des critères du client. Autrement dit, il ne s'agit pas d'un service de recherche de logement, mais de fourniture simple d'annonces. Certains marchands vont même jusqu'à reprendre des annonces publiées dans la presse locale. Selon l'enquête en moyenne seulement 49 % des annonces sont pertinentes, soit moins de la moitié, contre environ 94 % sur les sites d'annonces gratuites.
Autre problème, dans de nombreux cas, les logements présentés ne sont plus disponibles. Le problème de la mise à jour régulière des listes est donc pointé du doigt.
Une plainte déposée
Face à une situation abusive très répandue chez ces professionnels, l'UFC-Que Choisir a décidé de porter plainte contre 13 d'entre eux. En cause, des pratiques abusives et trompeuses. D'autre part, l'association prévient et sensibilise les particuliers contre ces pratiques et les met en garde contre les marchands de listes.
Enfin, l'association réclame que le législateur encadre cette profession pour que cessent les méthodes abusives et illégales.
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