Existe-t-il des labels qui certifient les DAAF efficaces ?
Éric Laurençon : Les détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF ndlr) sont normalisés. Le décret d'application de la loi imposant l'installation d'au moins un DAAF dans chaque logement précise d'ailleurs que l'appareil doit être conforme aux normes en vigueur. Il s'agit de la norme européenne NFEN 14-604. Elle pose des exigences techniques. De plus, chaque appareil commercialisé en France doit comporter le marquage CE, qui désigne les DAAF ayant reçu une autorisation de vente. L'AFNOR a créé la marque NF. Celle-ci est apposée sur les dispositifs répondant à certains critères de qualité. Elle complète donc le marquage CE et garantit une utilisation optimale du DAAF. Il va donc plus loin que CE et que le décret d'application français.
Comment attribuez-vous la marque NF ?
EL : Tout d'abord, il faut savoir que l'attribution se fait à la demande des industriels. Autrement dit, ce sont eux qui demandent à ce que leurs DAAF soient certifiés NF. À partir de là, nous effectuons dans un premier temps des essais en laboratoire. Ensuite, vient une période probatoire durant laquelle des produits prélevés sur des lots sont évalués afin de vérifier qu'ils sont bien conformes aux tests initiaux. Nous effectuons aussi des visites sur les sites de production. Si toutes les étapes sont passées avec succès, le DAAF est certifié NF. Pour autant, nous ne nous arrêtons pas là. Nous suivons tous les ans les produits, en effectuant un audit sur le site de production, et deux prélèvements, un dans le commerce et l'autre sur le site de production. Il est alors possible que nous sanctionnons le fabricant, même si c'est très rare, en retirant la certification NF. Nous enjoignons alors les industriels à en informer les consommateurs.
Quels sont les critères de certifications NF d'un DAAF ?
EL : La certification se fonde principalement sur l'aptitude à l'usage. Pour le DAAF nous nous assurons que plusieurs points sont respectés : présence d'une notice claire, livraison du matériel avec pile, fonctionnement avec un détecteur optique, le détecteur ionique étant interdit en France, présence de préconisations de lieu d'installation, le produit doit être fixé par des visses et non pas collé, ou encore le fait que l'industriel mette un service téléphonique à disposition des consommateurs. Pour autant, la marque NF n'est pas figée. Nous la faisons évoluée en fonction du marché et de ses contraintes, des évolutions technologiques, et des méthodes de fabrications. En matière de DAAF, nos critères peuvent donc varier avec le temps.
Où doit-on installer le DAAF chez soi ?
EL : Le DAAF doit être posé dans une pièce de vie, le salon par exemple ou dans un couloir menant aux chambres. L'objectif est qu'il soit entendu rapidement, y compris la nuit. Par contre, il ne faut pas les installer dans une pièce d'eau, à savoir la cuisine ou la salle-de-bain, car les fumées et la vapeur qui y règnent risquent de le déclencher souvent, alors qu'il n'y a aucun incendie. Ceux qui vivent dans un studio, où la cuisine, la pièce à vivre et la chambre sont dans la même pièce, doivent poser le DAAF le plus loin possible du coin cuisine.
Comment choisir un DAAF aux normes ?
EL : Tout d'abord, il faut s'assurer qu'il présente bien le marquage CE qui est obligatoire en France. Ensuite, on peut aussi vérifier qu'il comporte la marque NF, afin d'investir dans un DAAF de qualité. Attention, si le produit n'a que la marque NF et pas la certification CE, il faut l'éviter, la marque NF étant alors fausse, puisque le produit ne peut pas être vendu en France. Avant d'acheter, mieux vaut consulter la liste des produits NF sur le site de l'AFNOR. Elle comprend actuellement environ 50 produits sur les 100 existants sur le marché.
Le DAAF doit-il être entretenu ?
EL : L'entretien est minime. Il suffit de s'assurer ponctuellement qu'il est bien en état de marche, en se servant du bouton test. Il faut aussi veiller à ce que les piles ne soient pas déchargées, qu'elles soient la source d'alimentation principale, ou secondaire lorsque le DAAF est branché. Normalement, l'appareil émet un son pour prévenir de la fin de son autonomie, mais il se peut que l'on soit absent à ce moment-là, mieux vaut donc s'assurer de l'état de marche ponctuellement.
Existe-t-il des appareils pour les malentendants ?
EL : Le son émis par le DAAF est supérieur à 85 dB, ce qui est très élevé. Pour autant, cela n'est pas suffisant pour alerter une personne atteinte d'un handicap auditif dans certains cas. L'AFNOR a donc été saisie officiellement de la question il y a peu. Nous travaillons actuellement avec un comité d'experts pour trouver une solution adaptée à ces situations. Nous pensons rendre nos premières conclusions dans le courant du 1er semestre 2011.
Pour en savoir plus :
Le guide de l'AFNOR sur les DAAF NF
La liste des DAAF certifiés NF
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